Cette publication est la seconde partie d'une analyse portant sur les fondements doctrinaux de l'anthroposophie, leurs implications dans les pratiques agricoles, ainsi que les rapports de sexe et de genre au sein de ce système de pensée. La première partie est accessible ici : Shadow Ombre, Influence de la doctrine anthroposophique sur les questions de genre en biodynamie, AgriGenre, juillet 2024
"Le secret des sources est un élément fondamental du métier de la recherche en sciences sociales. (...) Cette éthique, manifestée par la généralisation de la pratique de l’anonymisation, conditionne la participation des enquêté·es avec lesquel·les nous établissons des contrats de confiance d’autant plus importants que le terrain est sensible."
Un droit au secret des sources pour les chercheurs et les chercheuses en sciences sociales ?
Selon la science spirituelle, i.e. l’anthroposophie, la mission de l’homme est de se joindre aux neuf chœurs angéliques, et ce en trois degrés d’humanité qui correspondent aux trois futurs niveaux d’évolution planétaire de notre Terre sur lesquels l’homme développe peu à peu pleinement les membres de son être spirituel :
- sur le nouveau Jupiter, le Moi Spirituel ;
- sur la nouvelle Vénus, l’Esprit de Vie ;
- sur Vulcain, l’Homme-Spirituel.
Ces trois groupes de l’humain seront trois nouveaux chœurs angéliques qui formeront alors ensemble la quatrième hiérarchie. En somme, le rôle de l’homme est de compléter le plan divin pour que le monde spirituel parachève son évolution.
Nous supposons que pour le non-initié, le propos semble quelque peu hermétique. Nous nous proposons de le rendre plus accessible. Commençons par les chœurs angéliques.
La hiérarchie céleste
La hiérarchie céleste, dans la théologie chrétienne, désigne une stratification systématique des créatures angéliques. Si c’est celle de Saint Thomas d’Aquin qui est reconnue par le magistère de l’Église catholique, le Doctor Angelicus s’est référé à la hiérarchie présentée par le Pseudo-Denys l’Aréopagyte. C’est cette dernière sur laquelle s’appuie Rudolf Steiner (1) tout en ajoutant une terminologie occultiste que nous mettrons entre parenthèses.
Cette hiérarchie se structure ainsi :
- La Trinité, composée du Père, du Fils et du Saint-Esprit, se trouve au-dessus de la Hiérarchie.
- Le premier niveau de la Hiérarchie est composé des Séraphins (Esprits de Tout Amour), des Chérubins (Esprits des Harmonies) et des Trônes (Esprits de la Volonté).
- Le deuxième niveau hiérarchique est composé par les Kyriotetes (Esprits de Sagesse), les Dynamis (Esprits du Mouvement), et les Exusiai (Esprits de Forme).
- Le troisième niveau hiérarchique est composé par les Archai (Esprits du Temps et de la Personnalité), les Archangeloi (Esprits du Feu), les Angeloi (Esprits du Crépuscule).
Ce qui fait au total neuf chœurs d’anges sur trois niveaux hiérarchiques. L’homme doit accomplir le plérôme en formant la quatrième hiérarchie en trois chœurs d’anges : Le Moi-Spirituel, l’Esprit de Vie, l’Homme-Spirituel. Sans quoi, le monde spirituel n’est pas parachevé.
Il serait trop long d’aborder point par point les différents rôles des créatures angéliques. Cependant, lorsque nous aborderons la biodynamie, ci-dessous, nous traiterons des entités appelées… Dynamis.
Quant aux trois niveaux angéliques de l’homme, ils sont les trois derniers corps du septénaire anthroposophique (2). Dans la période que nous vivons actuellement, celle de la cinquième sous-race (3), seules certaines personnes peuvent atteindre le Moi-Spirituel : celles qui sont en état de sainteté. Sous-race ? Oui ! Non seulement l’homme évolue dans ses corps, mais aussi dans ses races, le tout dans la dynamique d’une évolution de la création qui se passe en plusieurs étapes et sur différentes planètes. La Terre aussi évolue en se réincarnant. Elle est d’ailleurs le fruit de précédentes incarnations (4).
De l’Ancienne Saturne à Vulcain
Selon la science spirituelle qu’est l’anthroposophie, un système planétaire composé des ses corps célestes n’est pas seulement la création de forces physiques, mais le résultat de l’activité conjointe des hiérarchies spirituelles.
Dans l’espace crée par la Trinité, coexistent plusieurs systèmes planétaires qui communiquent entre eux par le biais de la plus haute hiérarchie, celle des Séraphins (5). La formation d’un nouveau système planétaire commence avec la première hiérarchie recherchant un espace sphérique approprié dans l’univers et y travaillant depuis l’extérieur. Chaque système planétaire se développe en sept étapes successives. Notre développement terrestre représente la quatrième étape, intermédiaire. Avec des yeux exercés par l’anthroposophie, l’on peut voir le développement passé et celui du futur (6).
- L’Ancienne Saturne, à ne pas confondre avec la Saturne actuelle, est la première incarnation de la Terre, entièrement constituée de chaleur et s’étendant du Soleil actuel jusqu’à la Saturne actuelle. Le plus haut dirigeant du développement de cette planète est le Père. Ce sont les Trônes, Esprits de Feu de Volonté qui offrent la composante de leur nature à cette planète pour lui donner sa forme. C’est la première étape du développement physique à l’état embryonnaire, ainsi que d’une volonté à l’état latent, minéral. L’Ancienne Saturne est l’œuvre de la première hiérarchie.
- L’Ancien Soleil est la seconde étape, guidé par les Kyriotetes, et dont le développement fut dirigé par le Christ. La mission de l’Ancien Soleil est de former le corps éthérique de l’homme. À ce dernier, il est « offert » le système glandulaire dans le corps physique. Il réside dans un état de sommeil sans rêve, comme les plantes aujourd’hui. L’Ancien Soleil est l’œuvre de la seconde hiérarchie.
- L’Ancienne Lune est la troisième étape. Son nom vient du fait que pour étudier cet ancien état de la Lune, il faut partir de l’observation clairvoyante de la lune actuelle. L’Ancienne Lune est dans un état liquide proche de l’eau, entourée d’air, de feu et façonnée par les Esprits du Mouvement dirigés par le Saint-Esprit. Le corps astral est donné à l’homme pour qui il est alors possible de penser. Au niveau physique lui est accordé le système nerveux. Si l’Ancienne Saturne se transforme en Ancien Soleil, l’Ancienne Lune elle, se sépare de l’Ancien Soleil et lui tourne autour, ce qui provoque en l’homme, pour la première fois, du désir : celui de s’unir à nouveau à l’ancien Soleil.
- Notre bonne vieille Terre est la quatrième étape. La Terre se détache de l’Ancienne Lune et est façonnée par les Esprits de la Forme. L’ego, le « Je », se développe chez l’homme qui se trouve en conscience de veille, ce qui permet aux humains de se concevoir comme des individus distincts. L’évolution de la Terre se déroule en sept race-racines principales. Nous y reviendrons.
- La prochaine incarnation, la cinquième étape, est celle de Jupiter. Il arrivera un temps où la Lune retrouvera la Terre. Certains humains seront suffisamment développés par l’anthroposophie pour gérer ce changement de manière positive. Quant aux autres, ils seront un temps à la merci des forces du Mal. L’humanité sera séparée en deux, la plus élevée aidant la plus sous-développée à s’améliorer. C’est là que l’homme atteindra son Moi-Spirituel et que le règne minéral disparaîtra.
- La sixième étape est celle de Vénus, soit Jupiter s’unifiant au Soleil. Le végétal disparaîtra. L’homme sera dans un état complètement spiritualisé, celui de l’Esprit de Vie. Il est tel le Buddhi, nous dit Steiner : c’est à dire celui qui a absorbé toutes les expériences terrestres, celui qui a purifié son corps astral et éthérique.
- La dernière étape, la septième, est celle de Vulcain, qui est à l’identique de l’Ancienne Saturne, sauf que l’homme a alors parachevé son état angélique.
Mais pour le reste :
« Ce qui se passera dans le futur excite le sentiment et la volonté humaine ; le passé est vécu d’une manière complètement différente. Quiconque observe la vie sait comment cela s’applique à l’existence ordinaire. Mais dans quelle mesure elle s’accroît, quelles formes elle prend par rapport aux faits cachés de la vie, seuls ceux qui connaissent certaines choses dans les mondes suprasensibles peuvent en avoir la connaissance. Et cela explique la raison pour laquelle la connaissance de ces choses est restreinte à des limites très spécifiques. » (7)
Les race-racines
La Terre, quatrième étape du développement planétaire, est structurée en sept périodes, rapportées par Rudolf Steiner dans « Les chroniques de l’Akasha » (8) et « La science occulte » (9). Il emprunte le terme et le septénaire au théosophisme d’Helena Blavatsky (10).
- La première race-racine est polarienne. Le nom de cette époque de développement est dérivé du fait que les conditions terrestres initiales de l’époque polaire sont celles qui existent actuellement au Pôle Nord. Elle débute vers 4,6 milliards d’années. Les premières montagnes commencent alors à s’élever. La lumière est astrale, et les hommes bien que portant en eux les corps physiques et éthériques, n’existent que sous forme astrale, connectés directement avec les plans divins.
- La seconde race-racine est hyperboréenne et commence il y a plus de 3 millions d’années. La lumière qui nourrit la terre est astrale, mais cette fois issue du soleil. L’homme se matérialise sous forme aqueuse le jour et se dissout la nuit pour rejoindre la Terre. C’est par ce va-et-vient que naissent les ancêtres du règne végétal actuel.
- La troisième race-racine est lémurienne et débute il y a 2,5 milliards d’années. Empruntant cette dénomination à Helena Blavatsky, Steiner situe la Lémurie entre l’Afrique, l’Asie et l’Australie. L’air est dense, l’eau bien plus fine que de nos jours. L’homme est mi-oiseau, mi-poisson et se déplace en planant dans la substance liquide de la Terre. Il se métamorphose et passe par tous les états animaux. Les animaux modernes descendent de ces hommes dits inférieurs. Le corps éthérique se forme en même temps que la kératinisation de la Terre. Les plantes, à l’état de gelée, puis se matérialisant sous des formes immenses, produisent du lait dont se nourrissent les hommes-animaux. Les individus commencent à se réincarner. La Lémurie disparaît en raison de tremblements de terre et d’éruptions volcaniques.
- La quatrième race-racine est atlantéenne, vivant sur le continent atlantique. Elle débute il y a 66 millions d’années. À une période chaude suit la période glaciaire. Les hommes, ne possédant pas de structure osseuse solide, ressemblent à des méduses. Ils sont soumis à un ego collectif. Le larynx se développe, donnant naissance au langage. Par ailleurs, l’atlante, par sa capacité clairvoyante, peut former son corps par la conscience, tel qu’il le souhaite, quand il le souhaite. Il est en relation avec les êtres de la nature et il possède un pouvoir sur la croissance des plantes. C’est la puissance des graines de ces mêmes plantes qui servent de carburant à leurs véhicules. À la fin de la période atlante, l’homme développe un cerveau physique et le « Je » s’installe, ce qui lui fait perdre cette puissance qu’il a sur la nature. Avec l’apparition de la période glaciaire, l’Atlantide est recouverte par la mer. C’est le déluge.
- La cinquième race-racine est dite post-atlantéenne. C’est la nôtre. Elle commence en 7227 av. J.-C. Nous y reviendrons au chapitre suivant.
- La sixième race-racine commencera en 7893 ap. J.-C. La partie de l’humanité spirituellement la plus avancée sera dotée d’une humanité éthérique de pureté angélique. Un état qui ne nécessite plus de réincarnation. L’individu sera androgyne. Le christianisme atteindra pour la première fois un état de perfection, se développant grâce à un groupe qui concrétisera une organisation sociale : la triarticulation. Les personnes aux mauvais karma seront fièrement mauvaises, elles porteront ce mal sur le visage. Ce sera aux « bons » d’influencer en bien ces mauvaises personnes.
- La septième race-racine verra l’homme s’unir au plan divin qu’il parachèvera.
La cinquième race-racine
C’est la période que nous vivons. Elle est partagée en sept époques culturelles d’environ 2160 ans, commençant par le déluge et se terminant par la guerre de tous contre tous. Chaque période correspond à l’émergence d’une culture liée à une race qui permet de faire évoluer l’humanité.
- La première période est celle de la culture proto-indienne (7227 – 1067 av. J.-C). Les sept rishis envoyés par Manu sont les chefs spirituels de l’époque. Il y avait encore des individus qui descendaient des derniers atlantes et possédaient une facilité à user de la clairvoyance. Le corps éthérique de l’homme est pleinement développé.
- La seconde période est celle de la culture proto-persane (5067-2907 av. J.-C). Le corps astral est concrétisé sous la direction du grand initié Zarathoustra. Alors que les proto-indiens vivent dans l’unité (brahma) les proto-perses vivent dans la polarité et la dualité. C’est le temps de la conquête du plan physique par l’agriculture et l’élevage.
- La troisième période est celle de la culture égypto-chaldéenne (2907-747 av. J.-C). L’âme sensible se développe. Les derniers vestiges de l’ancienne clairvoyance disparaissent et des mystères adaptés aux peuples apparaissent afin de ne pas perdre le lien avec les mondes spirituels. S’ancrant dans le physique, cette époque connaît les premiers grands développements urbains.
- La quatrième période est celle de la culture gréco-latine (747 av. JC-1143 ap. J.-C). L’âme émotionnelle est concrétisée par la vie terrestre du Christ et le Mystère du Golgotha.
- La cinquième période est celle de la culture germano-anglo-saxonne (1413-3573 ap. J.-C.) qui forme l’âme consciente. Les humains reçoivent le pouvoir de créer des concepts abstraits. A l’observation pure et sensorielle, comprendre matérielle, se développe la libre imagination à travers la science spirituelle.
- La sixième période est celle de la culture slave (3753-5733 ap. J.-C.), une époque dédiée au travail sur le Moi Spirituel. Ni le sexe, ni l’âge, ni l’ascendance, ni la nationalité ne joueront plus de rôle, car la culture sera celle d’un amour général pour l’humanité : l’ère du Verseau.
- La septième période est celle de la culture américaine (5733-7893 ap. J.-C.). L’homme développera l’Esprit de Vie. Et malgré ces avancées, cette période se terminera par la guerre de tous contre tous en raison de l’absence de société civile remplacée par le droit de l’individu à tout faire.
La biodynamie
Dans le cadre de cette conception du monde qu’est l’anthroposophie, quel est le rôle de la biodynamie ?
Proposer une agriculture plus bio que le bio ? « Préserver au maximum les ingrédients, leur valeur nutritive et leurs saveurs naturelles » comme le signale le label Demeter (11) ? « Revenir à la vérité du goût » ainsi que Nicolas Joly, viticulteur en biodynamie du Loiret l’affirme ? (12). Toutes ces déclarations semblent bien superficielles lorsque nous constatons la cosmogonie et la téléologie de l’anthroposophie.
Pierre Rabhi n’avait pas tort lorsqu’il écrivait : « La méthode d’agriculture dite biodynamique […] éveille la conscience à la notion de subtilité, comme le fait l’homéopathie dans le domaine des substances. On ne tient plus seulement compte des mécanismes et des effets les plus évidents, mais aussi des phénomènes qui, bien qu’échappant à notre analyse, n’en produisent pas moins des effets probants, comme l’utilisation des préparats. » (13).
Ailleurs, dans une revue interne dédiée aux membres de la Société Anthroposophique en France, il est rapporté qu’un congrès ayant pour objectif de faire la promotion de l’anthroposophie s’est tenu à Brugières, près de Toulouse, en novembre 1984. Entre les conférences et les activités artistiques, les repas ont toute leur importance : « Pour les organisateurs de l’aspect matériel, il était important de mettre l’accent sur la nourriture du corps (produits biodynamiques) afin que le message anthroposophique du congrès soit exprimé pour l’être entier de chaque participant : que chacun se sente non seulement interpellé spirituellement et trouve une nourriture choisit pour l’âme mais aussi pour le corps. » (14). Une approche que ne peut renier Rudolf Steiner. Du 7 au 16 juin 1924, à Koberwitz en Pologne, il donne un cycle de huit conférences à 111 personnes dont un tiers d’entre elles est lié à l’agriculture. Le 26 juin de la même année, à Dornach, Steiner revient sur ce fameux « cours aux agriculteurs » (15) et dit ceci : « Il ne s’agit donc ici rien de moins que d’une question dont j’aimerais dire qu’elle est, au sens le plus élevé du mot, d’ordre cosmique et terrestre. L’agriculture montre précisément que de l’esprit doivent être tirées des forces aujourd’hui totalement inconnues et dont le sens n’est pas simplement d’améliorer un petit peu l’agriculture… » .
C’est grâce à Ehrenfried Pfeiffer, un chimiste allemand devenu anthroposophe et proche de Rudolf Steiner, que nous pouvons comprendre encore plus précisément l’intérêt de la biodynamie (16).
Le disciple demanda au maître : « Comment se fait-il que, malgré vos directives nombreuses et précises, l’impulsion spirituelle et particulièrement la formation intérieure des individus aient eu si peu d’effet ? Pourquoi montrent-ils si peu d’expérience spirituelle en dépit de leurs efforts ? Comment se fait-il surtout qu’en dépit des connaissances théoriques, la volonté de passer à l’action, de mener à bien l’impulsion spirituelle, soit si faible ? » . C’est qu’effectivement, des rumeurs grondent en interne, ainsi que des reproches, à tel point que Rudolf Steiner songe un temps à dissoudre la Société Anthroposophique pour fonder un autre groupe plus restreint. Finalement, il dénoue la crise en prenant officiellement la présidence de la toute nouvelle Société Anthroposophique Universelle à la Noël 1923. Voici ce que répondit le maître au disciple : « Ceci est un problème de nutrition. Telle qu’elle est actuellement, la nourriture ne donne plus à l’être humain la force de manifester l’esprit dans le physique. […] Les plantes alimentaires ne contiennent plus les forces qu’elles devraient donner aux gens. » Et M. Pfeiffer de commenter : « Il faut voir tout le Cours aux agriculteurs donné à Koberwitz dans cette perspective : il est une introduction à la compréhension et à la pratique des forces qui réintroduiront dans le règne végétal les forces spirituelles que l’on appelle aussi souvent les forces cosmiques. » .
Pour ceux qui sont au fait de la cosmogonie et de la téléologie de l’anthroposophie, la biodynamie recouvre une dimension bien plus large que ne l’est cette promotion publicitaire déployée par des communicants à coup d’éléments de langage servis ad nauseam. Il nous sera rétorqué qu’il existe des agriculteurs qui usent scrupuleusement de la méthode biodynamique, sans adhérer aucunement au postulat anthroposophique. En admettant que ces agriculteurs existent, nous aimerions savoir qui ils sont et combien ils sont ? Si jamais ils s’en trouvent, nous considérerons deux cas. Pour le premier, nous avons à faire à des personnes qui sont dans la dissimulation. Cependant, comme il est nécessaire de toujours garder un esprit charitable, et faute de preuve tangible, il faut évacuer cette accusation. Ce qui nous laisse face au second cas : les naïfs. Ceci dit sans vouloir être péjoratif, car de fait, ces agriculteurs font de la biodynamie, même sans y croire. Par conséquent, ils participent au mouvement anthroposophique, même à leur corps défendant. Il n’y a pas de biodynamie sans anthroposophie ni Rudolf Steiner. Ajouter à cela que l’anthroposophie n’a pas pour objectif immédiat de convertir un maximum de personnes mais de spiritualiser la société (17) afin d’y établir le temps venu la triarticulation sociale, socle à partir duquel il est permis de vivre l’anthroposophie dans sa complétude afin d’accomplir les plans divins.
Dynamis
Les Dynamis sont un chœur d’ange faisant partie de la seconde Hiérarchie Céleste. Ces Esprits du Mouvement ont donné leur nom à la biodynamie.
Ils sont visibles sur ce que Rudolf Steiner appelle les étoiles fixes. Pour l’observation sensorielle à l’œil nu ou au télescope, seuls les corps célestes condensés à l’état minéral sont visibles. Mais au-delà, selon Steiner, il existe un grand nombre de corps célestes qui ne sont pas visibles aux sens, mais sont accessibles par la vision spirituelle (18). D’après la science spirituelle, la véritable nature de l’étoile n’est pas un corps physique, ni un gaz incandescent, mais un trou dans l’espace (19). Ainsi, l’acuité du regard spirituel permet à l’anthroposophe de voir l’extérieur des Esprits du Mouvement en observant les étoiles fixes. Quant à l’intérieur des Dynamis, seuls les morts y ont accès, lorsqu’ils se retrouvent dans les mondes spirituels (20).
Lors du passage de l’Ancien Soleil à l’Ancienne Lune, les Esprits du Mouvement ont condensé l’ancienne masse solaire. Ceux qui ont étudié les chroniques akashiques, explique Rudolf Steiner, sont au courant de ce fait (21). Les Dynamis ont aussi un rôle dans le fonctionnement de l’harmonie des sphères dont l’expression extérieure sont les lois numériques selon lesquelles les substances terrestres se dissolvent et se lient.
L’homme clairvoyant, et en l’occurrence l’agriculteur en biodynamie, apprend à entendre les Esprits du Mouvement dans « ce qui provoque la décomposition et la composition sur notre terre » (22). Pour cause, les Dynamis sont responsables de la transformation vivante et mobile de notre terre (23). Sur l’Ancienne Lune, ils donnaient forme au corps astral de l’homme. Aujourd’hui, les âmes collectives des animaux sont une branche descendante des Esprits du Mouvement. Ces derniers ont aussi un effet sur le corps astral des plantes. Pour qui a l’œil intérieur exercé, il lui est capable de voir les forces qui agissent sur les plantes depuis une planète ou une autre. C’est là tout le travail de l’agriculteur en biodynamie (24). Un travail indispensable car les Dynamis et leurs descendants (ou influences) jouent un rôle crucial dans la régulation des forces vitales et formatrices. Ils interviennent dans le maintien des structures et des formes, ainsi que dans la dynamique des processus naturels. Seulement, pour être en dialogue avec les Dynamis qui agissent dans un ordre universel, il est nécessaire d’utiliser des médiateurs qui eux vont contribuer de manière plus concrète sur un plan local, et directement sur la croissance des plantes, la circulation des eaux, etc. Ces médiateurs, ce sont les êtres élémentaires.
Les êtres élémentaires
Les êtres élémentaires, ou Esprits de la Nature sont, selon la science spirituelle (l’anthroposophie), les maîtres artisans qui créent directement la vie dans la nature. Ils sont nombreux, et sont comme des scissions des êtres spirituels de la troisième hiérarchie, bien qu’appliquant au plan local la charge des Dynamis au plan global.
L’homme, en tant que quatrième hiérarchie non accomplie produit aussi, inconsciemment, des êtres élémentaires, dont certains sont dits anormaux, parfois bons, parfois néfastes, comme les fous spirituels, les créatures araignées, les êtres chauds, les êtres thermiques lucifériens et les êtres froids ahrimaniques.
Nous nous concentrerons principalement sur ces êtres élémentaires qui s’activent afin de perpétuer l’existence du monde végétal, les fameux quatre êtres élémentaires que sont les gnomes, les ondines, les sylphes, les salamandres, chacun étant lié aux éléments Terre, Eau, Air et Feu. Ces êtres sont en évolution, et ce sont les hommes qui les aident à parachever leur développement (25). Les agriculteurs en biodynamie travaillent consciemment pour harmoniser leurs pratiques avec ces forces élémentaires, utilisant des préparations biodynamiques, suivant le calendrier des semis, et pratiquant des rituels et des méditations pour entrer en dialogue avec ces entités spirituelles. Cette approche holistique vise à créer un environnement agricole en harmonie avec les forces de la nature et les influences cosmiques. Invisibles sensoriellement, la science spirituelle permet de les percevoir et rend possible le dialogue nécessaire (26).
Les quatre êtres élémentaires
Intéressons nous aux quatre élémentaires principaux.
- Les gnomes sont des Esprits de la Terre qui ont émergé comme une scission des Archaï. Leur demeure astrale est l’intérieur de la terre. Ils apportent l’éther vital à la plante, aident à l’absorption des nutriments, à l’enracinement des plantes et ils transforment les minéraux du sol pour les rendre accessibles aux racines. Leur corps physique est l’essence de leur être.
- Les ondines, ou Esprits de l’Eau, émergent comme une scission des Archangeloï. Elles vivent dans les zones humides et aquatiques et travaillent dans la région foliaire des plantes. Elles aident à la circulation de la sève et à la croissance des plantes. Elles régulent l’humidité des plantes et facilitent l’absorption de l’eau par les racines. En tant que chimiste du monde, elles lient et dissolvent les substances et se révèlent partout où le règne végétal et le règne minéral se touchent, par exemple près d’une source ruisselante dont l’eau coule sur des pierres moussues (27). Elles ont un rôle auprès du monde animal en formant les écailles du poisson et les coquilles des insectes (28). L’essence de leur être est leur corps éthérique.
L’homme rencontre les gnomes et les ondines particulièrement lorsqu’il dort (29).
- Les sylphes sont des Esprits de l’Air qui naissent d’une scission avec les Angeloï. Ils travaillent dans les mouvements des nuages et du vent, de la brise et de la pluie fine jusqu’à la tempête la plus violente. Ils apportent l’éther léger à la plante, facilitent sa respiration ainsi que la photosynthèse. Ils aident à la pollinisation et à la dispersion des graines. C’est pour cette raison que l’anthroposophie insiste sur le lien entre l’apiculteur et les sylphes (30). L’homme peut être en contact avec les sylphes lors des rêves éveillés. Ils font parties de notre processus respiratoire. Nous les tuons lorsque nous respirons, et nous leur redonnons vie lorsque nous expirons (31). L’essence de leur être est le corps astral.
- Les salamandres sont les Esprits de Feu. Steiner n’indique pas de quel choeur d’ange elles sont une scission, mais il semble qu’elles soient reliées aux Archangeloï. Les salamandres travaillent dans les processus thermiques, la régulation de la chaleur et la transformation dans les plantes. Elles facilitent ainsi la maturation des végétaux et la formation des fruits. Elles transforment les énergies du soleil pour nourrir les plantes. Leur essence est le « Je », mais un « Je » fait de pure chaleur, différent de celui de l’homme. Les salamandres se révèlent également lorsque les hommes entretiennent une relation chaleureuse avec le monde animal (32).
L’agriculteur en biodynamie
Il est prépondérant pour l’agriculteur en biodynamie d’attirer ces êtres élémentaires, de les écouter, de les aider si nécessaire afin de redonner aux végétaux, soit aux fruits, légumes et tout autres produits de la ferme, une force cosmique qui nourrira les quatre premiers corps de l’adepte en anthroposophie. Une nourriture spirituelle qui équilibre de manière harmonieuse le corps physique, le corps astral, le corps éthérique et le « Je », afin que le chercheur en science spirituelle acquiert une capacité de clairvoyance digne de ce nom. Pour reprendre les mots du Dr. Joachim Perron, à l’instar de la médecine anthroposophique, de la pédagogie Steiner-Waldorf, l’agriculture biodynamique s’inscrit dans « une finalité lointaine [qui] appartient au « hygienischer Okkultismus » (occultisme hygiéniste) et aux tâches que réclame la préparation de la VIème époque de civilisation post-alantéenne ». (33)
Avec ces données sur la science spirituelle, nous pouvons mieux comprendre l’implicite de ce type d’information donnée par le MABD : « La démarche de l’agriculture biodynamique vise avant tout à élargir la compréhension de la relation de l’être humain avec la nature et, en conséquence, la manière de pratiquer l’agriculture. En ce sens, elle est une approche globale et holistique de l’agriculture et du jardinage (34). »
L’observation de l’agriculteur, la proximité avec la nature tant vantée par les apologistes de cette méthode, implique une sensibilité accrue développée par les exercices psycho-spirituels formulés par Steiner, ainsi qu’une vénération pour cette nature et les forces invisibles. Les fameuses préparations biodynamiques sont conçues comme un moyen d’inviter et de soutenir les êtres élémentaires dans leur travail. Le calendrier biodynamique, basé sur les cycles lunaires et les influences astrologiques, est utilisé pour planter, semer, et récolter en accord avec les forces cosmiques. Cela aide à aligner les activités agricoles avec les rythmes naturels et les forces spirituelles en jeu.
Le genre en biodynamie ?
Rudolf Steiner n’a pas explicitement évoqué le rôle des sexes et des rapports de genre dans la biodynamie. A notre connaissance, il n’existe pas d’étude, de discours, d’article ou de livre traitant spécifiquement de ce sujet. Cependant, Rudolf Steiner l’a abordé à plusieurs reprises dans le cadre plus général de l’anthroposophie. Et comme la biodynamie, c’est l’anthroposophie, nous pouvons donc puiser dans l’ensemble des ouvrages et conférences de Rudolf Steiner tout ce qui concerne le rapport envisagé entre le féminin et le masculin, la femme et l’homme, et l’appliquer à l’appréhension spirituelle de l’agriculture.
Comme nous l’avons vu, la Terre, selon la science spirituelle, se développe tout comme l’Homme. Sur l’ancienne Saturne, les germes de l’être humain sont spirituels et les notions de genre n’existent pas. Sur l’Ancien Soleil, la dualité se forme par la polarité du chaud et du froid, mais le concept de genre est encore embryonnaire. Sur l’Ancienne Lune, c’est là que surviennent les premières différenciations entre des entités que l’on peut considérer comme féminine et masculine. Se sont les âmes qui se polarisent. Dans notre période actuelle, celle de la Terre, les genres masculins et féminins sont pleinement manifestés dans la réalité physique. Cette distinction implique le karma selon l’anthroposophie, et donc la réincarnation.
Karma, réincarnation et genre
Lors d’une incarnation féminine sur Terre (35), la femme passe par des expériences différentes de celles de l’homme. Celles-ci sont à la fois liées à son corps physique mais aussi à sa position sociale selon l’époque culturelle : la condition féminine.
Lors de l’incarnation, le rapport entre l’homme et la femme est forcément déséquilibré en raison des déterminismes. L’équilibre entre l’homme et la femme n’existe que dans les sphères de la coopération spirituelle. Mais, selon Rudolf Steiner, plus nous pénétrons dans les soubassements de l’âme et du corps physique, plus les différences s’accentuent.
La femme est plus portée à l’activité intérieure qui déclenche des impulsions émotionnelles. Par conséquent elle a plus d’expériences psychiques que l’homme. En revanche, l’homme possède une intellectualité plus tournée vers le monde extérieur. Il est davantage matérialiste, même lorsqu’il s’agit d’analyser les expériences psychiques. L’expérience par l’émotion chez la femme pénètre l’âme intensément, alors que l’expérience d’une science matérielle chez l’homme ne descend pas aussi profondément dans l’âme de l’homme. Or lors de la montée des corps astral, éthérique et du « Je » dans les mondes spirituels après la mort, la vie de l’âme prédispose l’organisme de la nouvelle incarnation. C’est la loi du karma selon l’anthroposophie. Par conséquent, une vie de femme modifie profondément l’organisme complet de la prochaine incarnation. Il semble que, selon la science spirituelle, i.e. selon Rudolf Steiner, un travail profond de l’âme entraîne des forces qui souhaitent s’imprégner plus fortement dans la matière. La matière étant la prédisposition de l’homme, une femme s’incarnera automatiquement, dans sa prochaine vie, en homme. Ce qui fait dire à Rudolf Steiner que « l’homme est le karma de la femme ».
C’est ainsi que l’homme dans sa nouvelle incarnation se saisit plus de l’héritage spirituel qu’il incarne dans la matière que ne le fait la femme qui elle est plus « volatile », dotée d’une spiritualité libre, « d’un cerveau plus malléable » affirme Steiner. Selon lui, il est donc normal que la femme soit attirée par ce qui est nouveau de manière générale, et en particulier dans le domaine spirituel. D’où la présence plus importante d’adeptes femmes en anthroposophie, que d’adeptes hommes. Le cerveau de ce dernier est bien trop raide, « congelé » même, et s’oppose à des raisonnements qui ne lui sont pas habituels. Il résiste. Il faut donc l’éduquer pour qu’il perde de sa rigidité. Une rigidité toute aussi compacte, compressée, que le domaine matériel. Sans quoi l’expérience de l’âme de l’homme est toute aussi superficielle et froide que son domaine de prédilection qu’est la science dure. La mentalité matérialiste ne peut absolument rien saisir de la vie de l’âme. L’homme ne vit qu’à travers son expérience physique. Ce qui fait qu’à sa mort, lorsque ses corps montent près des dieux, son âme ne souhaite plus descendre aussi profondément dans la matière. Pour pallier à cela, il s’incarnera à nouveau en femme. Et Rudolf Steiner de dire que « la femme est le karma de l’homme ».
Et donc, la biodynamie et le genre ?
Qu’est-ce que cette vision de la nature féminine et de la nature masculine implique dans le cadre de la biodynamie ? L’agricultrice et l’agriculteur ont-ils des impacts différents sur la production de la ferme ?
Les qualités que Steiner associe au féminin, telles que la sensibilité et l’intuition, peuvent être particulièrement précieuses dans la biodynamie, notamment en ce qui concerne la capacité à percevoir subtilement les besoins de la terre, des plantes et des animaux, ainsi que les cycles naturels. Et quand nous écrivons « subtilement », nous pensons bien sûr au monde subtil et aux êtres élémentaires.
Quant aux qualités que Steiner associe au masculin, telles que l’initiative, la force de volonté et l’intellectualité, elles sont nécessaires à biodynamie. La mise en œuvre des préparations, l’organisation des travaux agricoles et la gestion des aspects pratiques de la ferme nécessitent une action réfléchie, planifiée, déterminée et proactive. Un agriculteur pourrait exceller dans ces aspects par sa capacité à structurer et à diriger les activités agricoles.
En somme, une ferme serait idéale si elle bénéficie de la complémentarité des qualités de la femme et de l’homme. Non seulement d’un point de vue matériel, mais spirituel. L’intégration des polarités conduit à une pratique plus holistique, spirituellement plus consciente.
Cependant, cela ne suffit pas. Ou disons plutôt que cela ne peut suffire qu’un temps. De la même manière que l’incarnation d’homme à femme et de femme à homme ne peut se perpétuer éternellement. « Le cerveau de homme, dit Steiner, doit être éduqué ». Son cerveau « décongelé ». Avec cela, chaque incarnation doit être une évolution, et non pas un statu-quo stérile. C’est là le rôle de l’anthroposophie. Par le biais de cette science spirituelle, l’homme, ayant des tendances ahrimaniennes, fait fructifier le féminin qu’il a eu en héritage, non pas seulement de sa précédente incarnation, mais de toutes les autres aussi. Ce qui le rend plus sensible aux mondes subtils et spirituels. De la même manière, la femme, ayant des tendances lucifériennes, fait fructifier le masculin en elle, hérité de toutes ses vies antérieures, ce qui lui permet de concrétiser sa sensibilité spirituelle dans le matériel.
Par ce travail spirituel qui a lieu en biodynamie comme dans toutes les autres applications sociales de l’anthroposophie, il adviendra que la sixième race-racine qui évoluera sur la Nouvelle Jupiter en 7893 ap. J-C, se caractérisera par un groupe d’humains plus éthérique, plus angélique, intégrant plus harmonieusement les forces masculines et féminines. Vous connaissez la suite.
Il ne faut donc jamais oublier que c’est dans tout cet ensemble de perspectives que l’agriculteur en biodynamie ainsi que tout anthroposophe, homme ou femme, se situe.
Shadow Ombre
Master 2 en Sciences des religions, Histoire des courants ésotériques dans l’Europe moderne et contemporaine (École pratique des hautes études)
Pour citer cette publication : Shadow Ombre, La biodynamie entre téléologie et genre, AgriGenre, août 2024.
Source en ligne : https://agrigenre.hypotheses.org/20752
DOI : https://doi.org/10.58079/124ea
Notes
(1) Steiner, Rudolf, Les Hiérarchies spirituelles et leur reflet dans le monde physique, Paris La Science spirituelle, 1945. GA 110
(2) Shadow Ombre, Influence de la doctrine anthroposophique sur les questions de genre en biodynamie, AgriGenre, juillet 2024.
(3) « Aujourd’hui, peu de gens comprennent réellement le manas. Comprendre la pensée avec la pensée, saisir la pensée dans la pensée, achever d’arrondir le serpent d’éternité, telle est la tâche de la cinquième sous-race. La pensée est l’organe où l’être humain se saisit d’abord comme par un bout. Stimuler cela en l’homme, tel est le but de mon livre « La philosophie de la liberté » », Rudolf Steiner , extrait d’une conférence donnée à Munich le 31 Octobre 1906, GA 94.
(4) Steiner, Rudolf, Théosophie, Paris, Les Presses Universitaires de France, 1923. GA 9 ; Steiner, Rudolf, La Science Occulte, Paris,Perrin, 1914. GA 13
(5) Steiner, Rudolf, Les Hiérarchies spirituelles et leur reflet dans le monde physique, Paris La Science spirituelle, 1945. GA 110
(6) « D’un autre côté, la conscience clairvoyante, tout comme la conscience d’un être angélique, acquiert une impression de ce qui correspond au corps physique céleste. La conscience clairvoyante ne peut pas percevoir la Lune ou Mars tels qu’ils apparaissent à un habitant de la Terre, vus physiquement ; mais elle est néanmoins capable de savoir ce qui existe là-bas. Je voudrais maintenant évoquer en vous une idée du genre de connaissance que la conscience clairvoyante a d’un tel corps céleste » , Rudolf Steiner, Les entités spirituelles, Genève, Éditions Anthroposophiques Romandes, 1990. GA 136
(7) Steiner, Rudolf, La Science Occulte, Paris, Perrin, 1914. GA 13
(8) Steiner, Rudolf, Chronique de l’Akasha, Genève, Éditions Anthroposophiques Romandes, 1980. GA 11
(9) Steiner, Rudolf, La Science Occulte, Paris,Perrin, 1914. GA 13
(10) Blavatsky, Helena, La Doctrine secrète, Paris, Librairie de l’art indépendant, 1899.
(11) https://www.demeter.fr/produits/fruits-et-legumes/
(13) Pierre Rabhi, Du Sahara aux Cévennes ou la Reconquête du songe, Lavilledieu, Éditions de Candide, 1983.
(14) Nouvelles Anthroposophiques, Février 1985.
(15) Steiner, Rudolf, Cours aux agriculteurs, Montesson, Ed. Novalis, 2003.
(16) Ehrenfried Pfeiffer, L’impulsion de Rudolf Steiner dans l’agriculture, Revue Triades, 37ème année, n°1, 1989 ; Voir aussi Valéry Rasplus, Un chercheur organique : Ehrenfried Pfeiffer, AgriGenre, mai 2022.
(17) « Outre la section d’anthroposophie générale, dans laquelle sont explorées les questions centrales de l’anthroposophie, il existe des sections par lesquelles l’anthroposophie peut « féconder les différents domaines de la civilisation, de la connaissance, de l’art, etc. » (Rudolf Steiner, GA 260). Leur tâche est de percevoir les évolutions porteuses dans des domaines spécifiques, d’intégrer la démarche spirituelle dans les domaines professionnels et d’approfondir la vie pratique par l’approche spirituelle » : https://www.goetheanum.org/fr/sections/a-propos-des-sections
(18) « Seuls sont visibles les corps célestes qui sont descendus dans le règne minéral et se sont solidifiés. Tous les corps célestes visibles à l’œil nu ou au télescope sont des minéraux. L’œil physique voit à travers ce qui n’est pas minéral. Il ne remarque pas les corps célestes qui ne sont pas devenus minéraux. Il existe beaucoup plus de corps célestes dans le monde que ce que nous pouvons percevoir en termes minéraux. » , Rudolf Steiner, Leçons ésotériques, T.1, Genève, Éditions Anthroposophiques Romandes, 2006. GA 266a
(19) « Les gens croient que là où ils voient les étoiles, il y a quelque chose. Mais la vérité est qu’il n’y a rien là-bas, que là où on voit des étoiles, l’éther s’arrête ! Cela ne fait pas référence au soleil et à la lune…quelque chose au soleil, pas du tout à la lune, mais cela fait référence aux étoiles : il n’y a rien là-bas ! Il y a un trou dans l’univers. » , Extrait d’une conférence donnée par Rudolf Steiner le 10 septembre 1923 à Dornach. GA 350
(20) « De même que macrocosmiquement, les Exusiai, les Esprits de la Forme, ont leur corps dans les planètes, qui, pour ainsi dire, tournent vers nous le côté extérieur visible pour la conscience ordinaire, de même les Esprits du Mouvement – assez étrangement, mais il en est ainsi – ont leur extérieur dans les étoiles fixes. Seul le mort voit son intérieur entre la mort et une nouvelle naissance ; c’est le côté spirituel, vu de l’autre côté. » , Extrait d’une conférence donnée par Rudolf Steiner à Dornach le 30 décembre 1917. GA 180
(21) « Le troisième état de notre système mondial est celui de la Vieille Lune. Ceux qui ont étudié les messages des Archives Akashiques savent que la Vieille Lune est née parce que la substance du soleil a continué à se condenser au point de devenir aqueuse. La Lune n’a pas encore de terre solide, mais elle possède du feu, de l’air et de l’eau. Il a classé l’élément aqueux. Le gaz ou l’air s’est condensé en un élément aqueux. Qui a provoqué cela ? C’est ce qu’a fait le deuxième groupe de cette hiérarchie d’êtres spirituels, le groupe que nous appelons les Puissances, les Vertus (Dynamis). Et c’est grâce aux Vertus que la masse de l’ancien soleil fut comprimée jusqu’à la frontière de Mars d’aujourd’hui. Mars, quant à elle, constitue la limite de taille de la Vieille Lune. Si vous imaginez une sphère avec le soleil au milieu et la masse étendue jusqu’à l’endroit où Mars orbite aujourd’hui, alors vous avez la Vieille Lune dans sa taille. » , Rudolf Steiner, Les Hiérarchies spirituelles et leur reflet dans le monde physique, Paris, La Science spirituelle, 1945. GA 110
(22) « Tout ce qui conditionne les décompositions et les compositions sur notre Terre, tout ce qui agit sur elle en tant que forces chimiques, est ici encore tissé dans la lumière, et c’est essentiellement le terrain sur lequel les Esprits du Mouvement sont actifs. Lorsque l’homme apprend à percevoir quelque chose de ce qu’il ne voit autrement que comme une maya dans l’action des compositions et des dissolutions chimiques, alors il entend ces Esprits du Mouvement, alors il perçoit la musique des sphères dont parlent les écoles secrètes pythagoriciennes et autres. C’est aussi ce que décrit Goethe lorsqu’il ne parle pas du soleil comme de la dispensatrice de lumière, mais qu’il dit : « Le soleil, à la manière ancienne, fait entendre des chants de compétition dans les sphères des frères, et il achève son voyage prescrit par des coups de tonnerre » » , Rudolf Steiner, Âmes des peuples, Paris, Triades, 1973. GA 121
(23) « Dans cette vie de la planète, tout comme le corps éthérique agit dans la vie de l’être humain individuel, ce que nous appelons les Esprits du Mouvement agit. De sorte que nous pouvons dire : Forme externe de la planète – Esprits de la Forme en tant que créateurs. La vivacité intérieure est régulée par les êtres que nous appelons les esprits du mouvement. » , Rudolf Steiner, Les entités spirituelles dans les corps célestes et dans les règnes de la nature, Genève, Éditions Anthroposophiques Romandes, 1990. GA 136
(24) « Nous devons donc comprendre les egos collectifs des animaux comme les descendants des Esprits du Mouvement. Les Esprits du Mouvement ont donné à l’homme son corps astral à partir de leur propre substance lors de l’ancien état lunaire […] Ces descendants des Esprits du Mouvement sont ces entités que nous appelons les egos de groupe des animaux et qui ont désormais élu domicile non pas sur terre, mais sur les autres planètes afin d’avoir de là un tel effet sur la Terre qu’ils produisent le formes animales de la manière décrite. […] Les descendants des Esprits du Mouvement sont ainsi, seulement ils diffèrent des autres descendants en ce qu’ils se sont formés à une époque légèrement différente, mais ils agissent également comme descendants des Esprits du Mouvement sur le corps astral des plantes […] Si vous voyez comment les forces se développent sur une plante comme dans des spirales d’une feuille à l’autre, vous avez l’activité de ces forces qui agissent depuis les planètes. Et selon que les forces des descendants des esprits du mouvement agissent depuis telle ou telle planète, cette ligne particulière qui fixe les feuilles devient différente. » , Ibidem
(25) « Par son propre processus spirituel, [l’homme] délivre l’entité élémentaire qui déborde du monde extérieur vers lui ; il l’élève vers ce qu’elle était, il libère l’entité élémentaire de son enchantement. Ainsi, par notre propre spiritualisation, nous pouvons soit enfermer les entités enchantées dans l’air, l’eau et la terre dans notre intérieur sans les modifier, soit les libérer et les racheter en nous spiritualisant nous-mêmes de plus en plus, et les ramener à leur élément.” , Rudolf Steiner, Les Hiérarchies spirituelles et leur reflet dans le monde physique, Paris, La Science spirituelle, 1945. GA 110
(26) « Et si les exercices que j’ai indiqués dans le livre « Comment acquérir la connaissance des mondes supérieurs » […] sont effectués de manière conséquente, si l’on fait ces exercices avec une grande énergie intérieure, une grande volonté de sacrifice et un grand dévouement, alors il est en fait possible, si l’on a le courage intérieur nécessaire, de découvrir que des mondes entiers d’êtres élémentaires sont cachés… » Steiner, Rudolf, Le Karma – Considérations ésotériques, Genève, Éditions Anthroposophiques Romandes 1986. GA 240
(27) « Là où la pierre touche la source, les êtres liés à l’élément eau s’incarnent : les ondines » , Rudolf Steiner, Êtres naturels et spirituels, Genève, Éditions Anthroposophiques Romandes, 2005. GA 98.
(28) « Ces ondines, nous avons à nouveau appris à connaître le rôle qu’elles jouent dans la croissance des plantes ; mais elles sont aussi en relation, en tant qu’êtres complémentaires, avec les animaux qui se trouvent déjà à un niveau un peu plus élevé, avec les animaux qui ont déjà intégré un corps terrestre plus différencié. Ces animaux, qui grandissent ensuite dans l’être supérieur des poissons ou dans l’être supérieur des amphibiens, ont besoin d’écailles, d’une carapace dure. Ils ont besoin d’une carapace dure à l’extérieur. » , Extrait d’une conférence donnée par Rudolf Steiner à Dornach le 3 novembre 1923. GA 230
(29) « Tous ceux qui ont réussi à vivre le rêve de s’endormir en pleine conscience connaissent bien ces gnomes. […] Mais lorsque l’homme entre dans un profond sommeil sans rêve, et que le sommeil n’est pas sans rêve pour lui, mais que ce sommeil peut être percé à jour par le don de l’inspiration, alors ces entités des ondines émergent devant le regard spirituel de l’homme, de cette mer de l’astral dans laquelle les gnomes ont en quelque sorte enseveli, caché l’homme lorsqu’il s’endort, et elles deviennent visibles dans le profond sommeil. » , Ibidem
(30) « Là où l’animal et la plante sont en contact, les sylphes agissent. Les sylphes sont liés à l’élément de l’air, ils guident les abeilles vers les fleurs. Ainsi, nous devons presque toutes les connaissances utiles en apiculture aux anciennes traditions, et nous pouvons justement beaucoup apprendre d’elles en matière d’apiculture. Car ce qui existe aujourd’hui en tant que science sur les abeilles est entièrement entaché d’erreurs, et l’ancienne sagesse, qui s’est perpétuée par la tradition, n’en est que plus perturbée. La science se révèle être quelque chose d’inutile. Seuls sont utiles les anciens gestes dont l’origine est inconnue, car l’homme utilisait alors le monde spirituel comme guide » , Rudolf Steiner, Êtres naturels et spirituels, Genève, Éditions Anthroposophiques Romandes, 2005. GA 98.
(31) « Mais spirituellement parlant, l’inhalation est la mort des êtres élémentaires de l’air, et. avec l’expiration, ils reprennent vie. » , Extrait d’une conférence donnée par Rudolf Steiner à Munich le 12 décembre 1906. GA 265
(32) « Lorsque l’homme entre en contact intime avec les animaux, comme le berger avec ses moutons, il reçoit des informations des entités qui vivent dans son environnement. Pour le berger, les connaissances qu’il avait sur son troupeau de moutons lui étaient transmises par les salamandres qui l’entouraient. Ces connaissances anciennes ont aujourd’hui disparu et doivent maintenant être reconquises par des connaissances occultes bien vérifiées » , Rudolf Steiner, Êtres naturels et spirituels, Genève, Éditions Anthroposophiques Romandes, 2005. GA 98.
(33) Perron, Joachim, Nouvelles Anthroposophiques, Novembre 1985.
(34) https://www.bio-dynamie.org/comprendre-la-biodynamie/principes/la-biodynamie-cest-quoi/
(35) Steiner, Rudolf, Manifestations et karma, Paris, Éditions Triades, 2004. GA 120
Ressources complémentaires : voir le dossier consacré à la biodynamie