Ce texte est le troisième et dernier article d'une série portant sur le rapport au corps en agriculture, et plus particulièrement chez les agricultrices/paysannes.
L’invisibilisation autour des descentes d’organes chez les agricultrices est à questionner. La définition du métier lui-même est construite autour d’un référentiel masculin et tend à exclure les femmes et leur corps. Cette exclusion est également présente au sein des référentiels des maladies professionnelles. Le sexisme semble ainsi fortement imbriqué au rapport au corps au sein du monde agricole. Cette dernière partie a donc pour objectif de mettre en lumière l’intérêt d’une meilleure considération du corps et de l’outil de travail pour l’agricultrice mais également pour l’agriculteur.
Des toilettes, des tenues et des tracteurs
Selon la principale enquêtée de ce dossier de recherche « les activités ont été pensées par des hommes pour des hommes et ne sont pas du tout réfléchies pour les femmes ». Elle me donne alors un grand nombre d’exemples de tâches du quotidien qui mobilisent le périnée, qui le fragilisent et rendent ce quotidien, si le prolapsus est présent, très douloureux :
« À partir du moment où je me trouvais à devoir forcer et faire appel à ma ceinture abdominale, à chaque fois que j’étais en posture d’effort, j’avais comme l’impression qu’il y avait une boule de tennis qui tapait sur mon périnée. J’ai consulté et j’avais là des incontinences anales, urinaires un peu, mais surtout anales, c’est franchement désagréable, et humiliant en plus. D’autant qu’il n’y a pas toujours des toilettes … Depuis, on a installé des toilettes sèches au bâtiment d’élevage, mais oui, il n’y a pas toujours des toilettes, on a tendance à retenir son urine ».
De la même manière, elle m’explique qu’au niveau des tenues de travail, la combinaison nécessite de se découvrir en entier pour uriner, or lorsqu’il fait froid et que les toilettes sont en extérieur, une fois encore, elle se retient. Il est toujours possible d’acheter des pantalons de travail mais ces derniers ont une coupe homme et lui cisaillent les cuisses.

La représentante de la Confédération paysanne continue de mettre en lumière ces pratiques en parlant cette fois de l’outil de travail censé faciliter l’activité : le tracteur. Or, elle m’explique que la première marche du tracteur est très haute et nécessite de monter le genou :
« Quand vous êtes éleveurs, vous montez dans le tracteur, vous descendez pour ouvrir la barrière, vous remontez, vous emmenez la botte de foin au râtelier, vous descendez du tracteur pour enlever la ficelle, vous remontez, etc. Et ça, vous le faites énormément de fois dans la journée… Et donc à chaque fois que je prenais le tracteur, paf, un coup vers le bas. Moi, j’ai été confrontée à des situations où, vous savez le filet dans les round baller, il faut l’installer dans le mécanisme mais il faut soulever la bobine, cette bobine les concessionnaires de round baller nous la donne en disant qu’il ne faut pas perdre de temps, donc il ne faut pas changer trop souvent les bobines, sauf que plus vous augmentez la dimension de la bobine plus vous l’alourdissez et puis il faut monter avec ce poids là sur le trépieds pour pouvoir basculer la bobine et la mettre. Et bah moi, ça, c’était fatal hein. Donc une fois en réunion de la conf, je leur en ai parlé “mais comment vous faites vous les mecs ?”, “ ah bah on est costaud, on est viril” [grosse voix], et puis je leur avais dit : “mais moi c’est impossible, fin je veux dire les machines elles ne sont pas adaptées, ok c’est plus rapides fin je veux dire ma morphologie”, “ah oui faut pas faire des tâches d’hommes !”[grosse voix]. Mais fin, ce n’est pas une question de faire des tâches d’hommes. Est-ce qu’il n’y aurait pas à penser des systèmes où déjà il faudrait charger en bas et non en haut et puis on pourrait réfléchir à des alternatives».
Des femmes à la recherche d’une égalité professionnelle
De fait, des chercheuses ont mis en avant que de prendre soin de sa santé au travail mettait en péril leur accès à l’égalité professionnelle :
« Beaucoup de travailleuses hésitent à s’identifier comme femmes ou à former un groupe de pression, parce que le statut inférieur de ce groupe pourrait nuire à leur avancement professionnel. Pour les femmes qui entrent dans un métier traditionnellement occupé par les hommes, l’invisibilité est encore requise. La femme qui demande des ajustements d’équipement ou l’achat d’outils adaptés à sa taille souligne sa différence et subit des attaques allant jusqu’aux menaces contre son intégrité physique (Messing, Seifert et Couture, 2005) […] La banalisation des difficultés du travail des femmes par les communautés scientifique et juridique, attribuable aux stéréotypes sociaux, sert à justifier une exclusion systémique des problèmes de santé au travail des travailleuses au moment de la formulation et de la mise en œuvre des politiques publiques en santé au travail » (Messing, Lipel, 2013).

Cette idée est reprise au sein de La Fabrique des masculinités au travail, Haude Rivoal explique que « la pénibilité est un véritable enjeu du maintien de la division sexuelle du travail »(Rivoal, 2021). Pourtant, cette dernière affirme bien que le travail féminin possède lui aussi son lot de pénibilité mais la différence est qu’il n’est pas analysé. Ainsi, Béatrice Martin affirme que « Ces problèmes de santé [les] conduisent à réaménager [leurs] postes. Lorsque nous ne pouvons plus porter les mêmes charges ou travailler de la même manière, nous nous sentons dépossédées de certaines tâches. Si nous installons un robot de traite, les femmes en sont exclues, car l’informatique est réservée aux hommes. Il faut croire que nous n’avons pas assez de compétences dans le domaine ». De fait, la modernisation agricole amène le besoin d’être « mécanicien-tractoriste » (Mendras, 1967), en plus d’avoir de l’endurance physique et une dextérité manuelle. Valéry Rasplus parle alors de « corps hybride » par l’association du corps de l’agriculteur·ice à l’outil ou au matériel (Rasplus, 2022).
Des femmes invisibles
L’ergonome québécoise Karen Messing constate dès les années 1991 que « les procédures utilisées en sciences de la santé empêchent l’identification de nouveaux risques pour la santé, en particulier de ceux qui n’entraînent pas d’effets aigus à court terme. Le fait que les femmes occupent des emplois dont les risques pour la santé ne semblent pas si dramatiques et ne sont pas aussi immédiatement visibles comporte une autre conséquence ». De plus, l’évaluation des expositions est problématique. Messing affirme qu’en général « les chercheuses et les chercheurs en sciences de la santé ont une formation en médecine qui ne comporte pas l’étude des conditions de travail. Il existe de nombreux scientifiques spécialisés en santé au travail qui n’ont jamais étudié les conditions de travail, voire même visité les milieux de travail dont ils étudient les effets. […] Un autre obstacle à la juste évaluation des risques pour la santé vient de la réticence à utiliser des données subjectives. Les opinions, impressions, observations et symptômes rapportés par des sujets d’étude ne sont pas considérés valables s’ils ne sont pas mesurés par les scientifiques. Ce rejet systématique de la perception des sujets d’étude est ancré dans les mœurs scientifiques ».

Ainsi, il apparaît évident que l’étude des problèmes de santé des travailleuses requiert des recherches interdisciplinaires. De fait, les études sur le genre qui misent sur l’intersectionnalité doivent entrer en compte pour définir les maladies professionnelles « De plus, le fait d’accepter de lever une charge lourde comporte un aspect psychologique : on peut imaginer que le machisme pourrait amener certains hommes à accepter des charges trop lourdes, ce que les femmes ne feraient pas. La méconnaissance des capacités et des limites véritables des femmes peut avoir des conséquences graves lorsqu’il s’agit d’adopter pour elles des postes anciennement conçus en fonction de caractéristiques masculines (Messing, 1991). »
De fait, la notion de supporter la douleur est notamment intervenue dans un discours d’un enquêté au sein de ma recherche de M2 : « Il n’y a pas qu’une force physique, je pense que c’est une force mentale aussi, parce que moi je m’en rends compte des fois, des fois je porte deux bidons […] des fois à la fin, j’ai mal au bras, parce que ça tire et en fait dans ma tête je me dis, lache pas, ça ne sert à rien, il reste 5 mètres à faire, et en fait c’est vraiment dans la tête, tu te dis “je ne vais pas lâcher” » (Lemonier, sd). La question de « forcer » intervient régulièrement et pour ce faire « le contrôle des émotions » (Rivoal, 2021) semble une caractéristique prégnante de la virilité au travail. De fait, Messing l’explique « Le sexisme entraîne un manque d’intérêt à tenir compte des risques associés à la physiologie des femmes » (Messing, 1991). La prise en charge institutionnelle de la santé des travailleur·euses peut pourtant entrainer un changement dans les rapports sociaux de sexe. C’est ce qu’explique Haude Rivoal : « Face à la vulnérabilité de leurs capacités corporelles (fatigue, usure, blessure, burn-out) et face à une prise en charge institutionnelle de la santé qui en autorise l’expression, certains hommes affichent une masculinité plus nuancée » (Rivoal, 2021). Cette nuance semble nécessaire quand il apparaît évident que les hommes détruisent aussi leur santé au travail.
Accentuer les recherches
Alors, je décide de regarder du côté des maladies dites « professionnelles ». Comment sont-elles définies ? Elles doivent être la conséquence directe de l’exposition habituelle d’un·e travailleur·euse à un risque physique, chimique, biologique, ou résulte des conditions dans lesquelles il·elle exerce son activité professionnelle. De la même manière, l’exposition plus ou moins prolongée à un risque qui existe lors de l’exercice habituel de la profession doit intervenir.
En application de l’article L.461-1 du code de la Sécurité Sociale, pour être reconnue comme professionnelle et donner lieu à réparation, une maladie doit : soit figurer dans l’un des tableaux de maladies professionnelles, soit être identifiée comme ayant un lien direct avec l’activité professionnelle par le système complémentaire de reconnaissance des maladies professionnelles. Pour les maladies ne répondant pas aux critères des tableaux, il existe un système complémentaire de reconnaissance depuis 1993, le Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles (CRRMP), basé sur la démonstration d’un lien direct de causalité entre la pathologie et l’activité professionnelle. Il permet l’étude au cas par cas : de pathologies inscrites aux tableaux mais ne répondant pas à tous les critères (durée d’exposition, délai de prise en charge, exposition professionnelle non décrite dans la liste limitative des travaux), de maladies ne figurant pas aux tableaux mais dont le taux d’incapacité permanente (IP) prévisible est au moins égale à 25% ou ayant entraîné le décès du patient. La reconnaissance de la pathologie en maladie professionnelle n’est pas systématique. Déclarer ces maladies permet, néanmoins, leur recensement et peut faire évoluer les tableaux. Les maladies professionnelles reconnues et prises en charge par la MSA figurent dans des tableaux de maladies professionnelles spécifiques aux professions agricoles.
Évidemment, rien n’apparaît pour les descentes d’organes, les femmes souffrant de prolapsus, n’en souffrent pas de manière régulière et systématique. Vanessa, salariée agricole depuis deux ans après avoir été seule sur une exploitation agricole en Normandie, m’explique que certaines fois elle se retrouve dans l’incapacité physique de travailler. Elle prend alors sur ses jours de congé pour se reposer. Elle est actuellement en arrêt maladie dans l’attente de son opération qui selon les médecins lui permettra de reprendre une vie normale :
« Il y a des fois, quand ça m’arrive, ça me fait très très mal au niveau du coccyx, et je suis couchée, et la douleur est insupportable, ça m’est arrivé déjà à traire, j’étais avec B. et j’en pleurais. Quand ça me prend, je ne peux plus marcher et je suis couchée. Et là je prends des médicaments, du Spasfon tout le temps pour la douleur et des anti-inflammatoire, pour que la douleur ne me prenne pas tout le temps et que je puisse travailler. Je m’arrange avec les gars à la ferme, ils me mettent en congés, ils me disent : “autant que tu prennes un jour de congés”, et je suis payée tu vois, parce que même si je me mets en arrêt je perds trois jours, tu vois. Ça ne dure pas plusieurs jours d’affilée. Ils disaient par rapport à ça, c’est deux mois sans porter de lourds, deux mois d’arrêt. C’est au moins deux mois d’arrêt comme ils savent ce que je fais comme métier, sans porter. Et après cette opération-là, ils m’ont dit que je pourrais revivre normalement ».

Pourtant, quelques mois après cet entretien, Vanessa s’est faite opérer. On lui a finalement retiré son utérus, elle souffre toujours, pourtant la médecine du travail la considère comme apte à retourner au travail. Béatrice Martin l’affirme :
« On a fait venir une ergonome, parce qu’il ne suffit pas d’être opérée, […] il y a plein de choses qui ont été éliminées et donc la réaction de mon associé c’est de dire : “Bah je vais faire à ta place”. Et de faire à ma place m’a plutôt renvoyé à un rabaissement. Ce n’est pas jouable. Donc avec l’aide de l’ergonome, maintenant, je ne porte plus les seaux, j’ai des brouettes. C’est des choses auxquelles on ne pense pas. Les caisses, comme on transforme les oléagineux en huile, je les portais avec 20 bouteilles d’huile pleines, à bout de bras. Donc ça, ce n’est plus possible. On a diminué les caisses, on a augmenté les cartons et on a acheté un diable. Et le grain, on le trie et on avait un mécanisme où le grain était réceptionné dans un big bag, c’était des sangles accrochées au séparateur. Le poids du big bag plein ça me demandait une contraction. Mais c’est plein de trucs qu’on fait où on appuie sur le périnée ! Appuyer sur mon périnée pour mobiliser ma ceinture abdominale, pour prendre de la force et donc du coup soulever la sangle pour la défaire. Et là, c’était pas possible. Donc on a mis le big bag sur des palettes et on a acheté un transpalette. Et du coup, mon associé, il n’utilise plus que ça maintenant. Je lui ai dit “bah tu vois toi aussi !” [Rire] Mais je pourrais en dire… parce qu’à partir du moment où on a conscience de son périnée, on se dit : “ah là je vais le mobiliser, il faut que je fasse autrement”. La base c’est ça, une méconnaissance ».
Il s’agit donc de mettre en place de nouvelles pratiques afin de prendre soin du corps au travail : « Adapter du matériel agricole afin que la force et la taille, par exemple, ne constituent plus (ou moins) un obstacle à la pratique agricole permet à ces paysan·nes de gagner en autonomie et en universalité des praticien·nes » (Rasplus, 2022). Une prévention auprès des agriculteur·ices qui se retrouvent à devoir produire davantage pour suivre les demandes du marché est nécessaire, tout comme une meilleure prise en charge institutionnelles de protection des travailleuses.
Conclusion générale
Lorsque nous parlons de santé auprès des agriculteur·ices et plus particulièrement de leur corps, l’argument d’un meilleur confort de travail au fil des décennies, avec des outils de plus en plus performant est évoqué. Pourtant, les maladies professionnelles ne cessent d’évoluer. Effectivement, une meilleure prise en compte de la santé au travail se développe au sein des politiques (1) et donc auprès des interlocuteur·ices des agriculteur·ices (MSA, Mutualia, les banques aussi qui veulent s’assurer qu’elles font un prêt à un·e agriculteur·ice en bonne santé). Cependant, les exploitations agricoles doublent et produisent toujours plus avec souvent autant de main-d’œuvre (2). Le corps des agriculteur·ices est alors toujours plus mobilisé.
Le prolapsus reste pour le moment majoritairement justifié par la grossesse et donc la natalité qui permet la reproduction de main-d’œuvre. Cependant, le prolapsus touche également à la sexualité et s’apparente à l’ordre de l’intime, ce qui participe à rendre difficile la question du prolapsus au sein du discours public.

La confédération paysanne, représentée par Béatrice Martin au Sénat en 2021, serait prête à écouter ce besoin urgent de sensibilisation et prévention, mais un manque de temps et de moyens rendent cette prévention difficile. De plus, une vraie recherche quantitative serait nécessaire. Un questionnaire à diffuser auprès des groupes d’agricultrices serait un bon début. De fait, un début de dialogue autour de ces pathologies, de ces douleurs et de l’appareil génital de la femme permettrait une meilleure prise en charge et de nouvelles revendications. La honte de ces femmes changera de camps, cette honte revient aux institutions, qui, empreintes de sexisme, ignorent ces femmes dans les procédures.
La prévention et la communication sur l’importance de prendre soin du corps restent très limitées. Il manque des relais d’informations en milieu rural sur les droits des agriculteurs et agricultrices . De fait, le sexisme est doublé d’un isolement géographique. Certaines agricultrices doivent faire une heure de route (voire plus) pour consulter un·e spécialiste quand elles arrivent à trouver du temps pour prendre rendez-vous (3). L’accès au soin gynécologique est rendu extrêmement difficile. Mais il est évident que cette maladie touche aussi le mental et s’ajoute aux conditions psychologiques avec notamment la triple charge mentale que doivent gérer les agricultrices par l’imbrication du foyer et du lieu de travail.
Solange Lemonnier
Master Etudes sur le Genre, université d’Angers
Pour citer cette publication : Solange Lemonnier, Le rapport au corps dans le monde agricole : un métier pensé par et pour les hommes, AgriGenre, mai 2025.
Source en ligne : https://agrigenre.hypotheses.org/25494
DOI : https://doi.org/10.58079/13ur1
Bibliographie
Lemonier Solange, Entretiens dans le cadre de la recherche de M2 sur les pratiques agro écologiques au regard du genre, la virilité comme frein ?, en cours de rédaction, directrice de recherche Nicole Roux, sd.
Mendras Henri, La fin des paysans, Sédéis, 1967
Messing Karen et Lippel Katherine, L’invisible qui fait mal. Un partenariat pour le droit à la santé des travailleuses, Travail, genre et sociétés, n° 29, 2013.
Messing Karen, Pour la reconnaissance du caractère pénible des emplois des femmes, Recherches féministes, 4, 1991.
Rasplus Valéry, Rapport à la technique de paysan.ne.s bio, AgriGenre, janvier 2022
Rivoal Haude, La Fabrique des masculinités au travail, La dispute, 2021.
Notes
(1) Le plan santé au travail adopté par l’Etat et les partenaires sociaux, en décembre 2015, pour les 5 années à venir : 2016-2020, s’intéresse au TMS dans tous les secteurs professionnels.
(2) Les petites exploitations ne cessent de perdre du terrain pour laisser la place à un paysage agricole industrialisé. En 2016, une exploitation agricole dispose en moyenne de 63 hectares, soit 7 hectares de plus qu’en 2010 et 20 de plus qu’en 2000 (INSEE, 2019).
(3) Intervention de Céline Berthier lors de la table ronde au Sénat « Etre agricultrice en 2021»